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Le paysage, métier d'avenir

1. Jean Millet a été président de l'Unep de 1996 à 2002 et a été impliqué dans de nombreuses institutions de la filière.PHOTO : PASCAL FAYOLLE

Jean Millet a dirigé l'entreprise Millet Paysage, créée par son père en 1930, à Drumettaz-Clarafond (73). Pépiniériste et entrepreneur du paysage, il a été président de l'Unep et impliqué dans de nombreuses institutions de la filière. Il a retenu onze dates qui ont marqué le secteur...

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1969 La découverte de la profession

À 22 ans, Jean Millet, après seulement quelques mois de collaboration avec son père, Claudius, se retrouve chef d'entreprise prématurément après le décès accidentel du fondateur. Il diversifie l'activité de la société en recherchant des chantiers plus importants, sa volonté étant de développer davantage la branche du paysage que celle de la pépinière. L'entreprise comptait une dizaine de salariés. Les entités paysage et pépinière ont été séparées en 1976. Aujourd'hui, la première compte quatre-vingts salariés et la seconde quatre.

1979 Les premiers pas de Qualipaysage

Création du titre de qualification, qui permet aux entreprises de prouver aux maîtres d'ouvrage leurs capacités à mener à bien leurs chantiers. Le titre deviendra en 1994 Qualipaysage. « À l'époque, le président de l'Unep était de fait président de Qualipaysage, une pratique que j'ai souhaité changer en 1996 avec l'élection d'une autre personnalité à la tête de la qualification, pour lui donner plus de crédibilité. »

1991 De l'Arbre d'or aux Victoires du paysage

Naissance de l'Arbre d'or, qui récompense les donneurs d'ordre, pour communiquer autour du paysage. Les premiers sont remis au congrès Unep d'Aix-les-Bains (73) sous le parrainage de l'écrivain Bernard Clavel. Le président du conseil général de Savoie de l'époque, Michel Barnier, recevra un Arbre d'or pour la création du 1 % paysage, mis en place dans son département et étendu depuis au niveau national. Au tournant du millénaire, l'opération deviendra Paysage en héritage, puis les Victoires du paysage.

1992 Lancement de l'Itiape, pour doter le métier d'ingénieurs de terrain

L'Itiape (Institut des techniques d'ingénieur en aménagement paysager) est créé. « Jusque-là, la formation des ingénieurs était beaucoup trop axée autour des problématiques de conception, mais pas assez autour du quotidien de l'entreprise. À l'Itiape, les ingénieurs formés ont vraiment un profil de terrain. Ils connaissent les végétaux, la pédologie, l'arrosage et l'ensemble des problèmes liés au chantier. »

1996 À la tête des entrepreneurs du paysage

Jean Millet devient président de l'Unep (Union nationale des entrepreneurs du paysage).

1997 Les jeunes font leurs olympiades

Les métiers du paysage font leur apparition aux Olympiades des métiers. En 2005, la France obtient une médaille d'or à Helsinki (Finlande) et, en 2007, une médaille d'argent à Shizuoka (Japon).

1999 Des conventions collectives unifiées

Des conventions collectives nationales mettent fin à des années de conventions régionales qui créaient des distorsions entre les régions. La garantie des salaires, qui permet aux personnes en arrêt maladie de ne pas perdre de revenus, avait déjà été mise en place.

2002 L'idée de Cité Verte est importée des Pays-Bas

Jean Millet se rend à la Floriade, aux Pays-Bas, avec Éric Normand, paysagiste à Lyon (69), et Jean-Marc Vasse, directeur de Val'hor. Il découvre Green City et rapporte l'idée en France. Il faudra quelques années pour mettre en place Cité Verte, mais la démarche se développe. « Les décideurs doivent comprendre que pour sauver la planète, il faut passer par le végétal, rendre indispensable l'aménagement du paysage et donner aux gens envie d'espaces verts. »

2004 Anniversaire et accords interprofessionnels

L'entreprise Millet Paysage fête ses 75 ans. Hervé Gaymard, à l'époque ministre de l'Agriculture, vient à Drumettaz-Clarafond (73) remettre le mérite national à Jean Millet et signer avec les présidents de toutes les fédérations les accords interprofessionnels qui aboutiront à la mise en place de Val'hor. La même année, l'Unep devient collecteur national de la taxe d'apprentissage pour le paysage. Cela donne à l'organisme la possibilité d'orienter la taxe vers les établissements qu'il juge les plus performants. Pour Jean Millet, la formation est aujourd'hui plus satisfaisante, mais la pratique manque toujours aux jeunes qui quittent l'enseignement. L'apprentissage devrait être fortement revalorisé, comme en Allemagne, même à partir de 14 ans.

2009 La création du salon Paysalia

Création du salon Paysalia (Paysage, Jardin & Sport), à Lyon (69), sous la houlette d'Emmanuel Mony, alors président de l'Unep.

2014 Des arbres pour sauver la planète

« Le paysage reste un métier d'avenir, même si les entreprises n'ont plus aucun droit à l'erreur. Il faut tout optimiser pour rentabiliser. Globalement, les élus ont compris qu'il y avait une demande pour l'aménagement du cadre de vie, ce qui contribue au développement de ce secteur. Il faut continuer de convaincre les maîtres d'ouvrage pour qu'ils soient plus exigeants car certains acceptent encore des prestations de qualité médiocre. C'est un problème de concurrence déloyale, démotivant pour les vrais professionnels. Je reste confiant en l'avenir car celui qui plante des arbres peut être fier de participer à la sauvegarde de notre terre », conclut Jean Millet.

Pascal Fayolle

2. Une publicité (à l'époque, on devait dire une réclame...) de Claudius Millet est aujourd'hui encadrée dans les bureaux de l'entreprise Millet Paysage.

PHOTO : PASCAL FAYOLLE

3. En 2004, les accords interprofessionnels, qui amèneront à la création de Val'hor, sont signés dans les locaux de l'entreprise Millet, en présence d'Hervé Gaymard, à l'époque ministre de l'Agriculture.

PHOTO : ENTREPRISE MILLET

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